La rivière
Ce sont plusieurs filets d’eau salée qui lui donnent naissance. Ils s’échappent du terrain salifère au sommet d'une petite vallée orientée Est-Ouest, à 3 km environ à l'Est du Pic de Bugarach, à 7 km Sud-Est de Rennes Les Bains.
Ces sources salées reçoivent rapidement des griffons d'eau douce issus des vallons voisins, l’ensemble forme la Sals.
Grossie, à l’amont de Rennes-les-Bains, de la Blanque descendant de Bugarach, puis, à l’aval de Serres, du Rialsesse drainant la forêt d'Arques depuis le Col du Paradis, la Sals après 17 km de parcours, vient se jeter dans l'Aude, à Couiza.
À sa source la Sals possède jusqu'à 60 gr par litre de chlorure de sodium, soit deux fois plus que l'eau de mer (25 à 30 gr par litre).
Au pont de Sougraigne, sur la route de Fourtou, la Sals a perdu la moitié de sa salinité, sous l'effet des apports d’eau douce.
Au pont de Rennes-les-Bains, avant le confluent de la Blanque, la salure de l’eau n’est plus que le quart de celle relevée à la source. À l’amont de Rennes-les-Bains, après avoir reçu les eaux venues de Bugarach la Sals ne contient plus que 1 à 2 gr de chlorure de sodium par litre d’eau.
À partir seulement de Rennes les bains après que la blanquette se soit déversée dans la sale, celle ci n’est plus impropre à l’arrosage
À la saison des pluies, l'eau s'infiltrant à travers les roches du plateau dominant les sources, augmente son volume et son pouvoir érosif, elle se charge d’une plus grande quantité de sel, en même temps que d’argile rouge, ce qui donne à l'eau des griffons salés une couleur rougeâtre. La salure est dans ces circonstances plus élevée.
La Sals et non la Salz
En 1559, dans le livre des reconnaissances de la seigneurie de Bugarach, Sougraigne et Lavaldieu (A.D 11 : 7J48), la rivière est désignée sous les noms de « l’Aygue salade » ou de « Rivière salade ». L'abbé Sabarthès auteur du « dictionnaire topographique du département de l’Aude » paru en 1912, signale que dans les recherches du diocèse d’Alet de 1594, elle est désignée tantôt sous le nom de « Rivière salade » tantôt sous celui de la « Salz ». Mais dans ce document consulté aux archives départementales (AD 11 : 26C3) on s'aperçoit que son auteur utilise aussi bien la lettre « s » que la lettre « z » en fin de mot là où, aujourd'hui, nous employons le « s » pour marquer le pluriel ou signaler le son « s » ; ainsi l'actuel village de Rennes-les-Bains est désigné sous le nom de les Baingz qui, curieusement, est devenu les Baingsdans le même dictionnaire topographique de 1912.
« Sals » est un nom d'origine occitane qui lorsqu'il est prononcé fait bien apparaître le son final « s » ce qui ne serait pas le cas s'il se terminait par un « z ». C'est dans des ouvrages parus au XIXe siècle que la graphie fautive « Salz » apparaît sous la plume d'auteurs francophones, étrangers à la région et victimes, probablement complaisantes, d'un rapide rapprochement avec le terme allemand « Salz » qui signifie sel.
La graphie « Sals » conforme à la prononciation locale, ancestrale et actuelle du nom de la rivière salée est celle qui a été retenue sur le cadastre napoléonien pour l'ensemble des communes qu'elle traverse. C’est celle que nous emploierons. Il serait souhaitable qu’elle soit adoptée par les administrations locales, départementales et nationales.